La nuit s'était posée sur City Prime.
Le calme de la grande maison contrastait avec le vacarme dans la tête de Nolan.
Depuis l'attaque, il dormait à peine. Les images de l'hôpital le hantaient encore — le sang, les cris, et la voix de Melle qui résonnait sans fin :
« Tu es né pour sauver le monde. »
Jecica croyait qu'il se reposait. En réalité, chaque soir, dès qu'elle allait se coucher, il descendait discrètement dans son garage privé, un immense espace caché sous la maison.
Là, parmi les outils, les prototypes et les vieux projets abandonnés, il travaillait.
Sur la table, du tissu blanc, des fils bleus électriques, des croquis à moitié effacés.
Pas d'armure, pas de métal. Un simple costume, léger, souple, blanc avec des coutures bleues qui brillaient faiblement sous la lumière des néons.
Ce n'était pas une arme, ni une invention du labo. C'était une promesse silencieuse.
Un moyen pour lui de se relever.
Alors qu'il finissait de fixer les dernières pièces, son téléphone vibra.
Un message codé, signé Paul Who, son ancien collègue et ami.
> "Je t'envoie les fichiers. Fais gaffe à toi. Ils ont effacé ces dossiers des serveurs du gouvernement."
Nolan décrypta le contenu.
Des noms apparurent à l'écran.
D'abord cinq… puis dix… puis des dizaines.
Cinquante héros disparus.
En trois mois seulement.
Tous en mission. Aucun corps retrouvé.
Des zones rouges marquées sur une carte holographique.
Des points dispersés tout autour de City Prime.
Il resta immobile, abasourdi.
— "C'est impossible…" murmura-t-il.
Paul avait joint une note vocale.
> "On parle d'un tueur… un type qu'ils appellent le Chasseur de héros. Personne ne sait s'il est seul ou s'ils sont plusieurs. Mais tous ceux qui enquêtent disparaissent à leur tour."
Nolan ferma le message.
Il resta un long moment silencieux, fixant la carte.
Puis il enfila le costume.
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Quelques jours plus tard, dans la zone industrielle d'Argon 7, la première zone rouge.
Des ruines. Des câbles pendus comme des serpents de fer. Une odeur de poussière et de rouille.
Nolan marcha doucement, caméra fixée à son poignet.
Des traces de lutte sur le sol. Des impacts muraux. Et sur un pilier, un symbole gravé à la main — le même que celui trouvé sur plusieurs dossiers : un cercle brisé.
Il prit des photos, envoya les données à Paul.
— "Je crois que j'ai trouvé quelque chose…"
Mais la radio grésilla, puis s'éteignit.
Plus aucun signal.
Un frisson parcourut son dos.
Un bruit métallique, derrière lui. Il se retourna — rien.
Puis un sifflement, au-dessus.
Il leva les yeux : une ombre venait de passer dans le noir.
— "Qui est là ?" cria-t-il.
Pas de réponse.
Juste un bruit de pas lointains, réguliers.
Il s'avança lentement, jusqu'à tomber sur une plaque tordue, à moitié enfouie sous la poussière.
Il la ramassa : un nom était gravé dessus.
DRAYFOX — UNITÉ B2.
Il resta figé, le souffle court.
Une preuve. Enfin.
Mais avant qu'il ne puisse réagir, un léger vrombissement retentit dans le ciel.
Il leva les yeux : un drone stationnait au-dessus de lui, silencieux, presque invisible dans la nuit.
La lumière rouge de sa caméra clignota une seule fois, puis s'éteignit.
Quelqu'un l'observait.
Nolan recula lentement, le cœur battant.
— "Ils savent…" murmura-t-il.
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De retour dans le garage, il posa la plaque de Drayfox sur son établi.
La maison était endormie, Jecica ne se doutait de rien.
Sur l'écran mural, la carte s'illumina à nouveau : cinquante points rouges.
Cinquante héros effacés.
Et un nom murmuré dans les rapports secrets : le Chasseur.
Nolan serra les poings.
— "Tu voulais sauver le monde, Melle…" souffla-t-il.
"… alors moi, je vais sauver la vérité."
Il éteignit la lumière, enfila son masque blanc, et sortit dans la nuit.
Au loin, le même drone plana un instant, avant de disparaître dans le ciel de City Prime.
Le lendemain, jecica était toujours là première a partir de la maison même si que Nolan avait assez d'argent pour s'occuper d'elle. Jecica voulais avoir pour elle, elle aimait le fait de travailler. Et a vrai dire elle était parmi les meilleurs dans son domaine.
Mais c'était aussi un peu dangereux car dans un monde où les pouvoirs existe une affaire peux devenir un danger mortel.
De son côté Nolan lui était dans son entreprise même si en vrai il voulait être entrain de pratiquer la médecine...
Le soleil inondait les vitres immaculées de Better Life Industries.
Dans le hall, les hologrammes vantaient les avancées technologiques de l'entreprise : énergie propre, intelligence artificielle médicale, systèmes de défense.
Un empire fondé sur le rêve de quatre esprits visionnaires : Nolan Park, Lola Xiaomi, Paul Who, et Élisabeth Carter.
Mais ce matin-là, malgré les apparences de perfection, l'air semblait plus lourd.
Au dernier étage, dans un bureau spacieux où le verre et le métal se mêlaient à la chaleur du bois, Nolan observait la ville depuis la grande baie vitrée.
Sous ses airs calmes, il cachait une tempête.
Il pianotait distraitement sur sa tablette quand une voix familière brisa le silence :
— "Toujours en avance sur le temps, Nolan."
Il se retourna avec un léger sourire.
— "Et toi toujours ponctuelle, Lola."
Lola Xiaomi, cofondatrice de Better Life, entra dans le bureau.
Sa silhouette élégante, son regard assuré… elle portait l'aura de quelqu'un qui savait diriger le monde sans jamais hausser la voix.
Elle posa un dossier sur le bureau et croisa les bras.
— "Les chiffres du trimestre sont bons, mais j'aimerais qu'on parle d'autre chose."
— "Je t'écoute."
Elle esquissa un sourire amusé :
— "Mon mariage."
Nolan arqua un sourcil.
— "Ton mariage ?"
— "Oui, avec Kenji. Et… j'aimerais que toi et Jecica soyez les organisateurs. Tout le monde parle encore de votre cérémonie. C'était d'une élégance rare. Si tu veux bien, j'aimerais m'en inspirer."
Il éclata d'un rire léger.
— "Lola, je n'ai rien organisé. C'est tout le mérite de Jecica. Moi, j'ai juste signé les factures."
— "Parfait ! Alors je parlerai avec elle."
Elle s'assit face à lui, croisa une jambe sur l'autre et fit glisser la tablette vers lui.
— "Au fait, j'ai remarqué que Paul ne vient plus aux réunions du conseil. Il ne répond plus à mes appels non plus. Tu as eu de ses nouvelles ?"
Nolan détourna le regard, pensif.
— "Quelques messages, mais il se fait de plus en plus rare. Il a changé depuis… la disparition d'Élisabeth."
Le nom flotta un instant dans l'air comme un souvenir interdit.
Lola soupira.
— "Oui. C'était une femme brillante. Sans elle, Better Life n'aurait jamais vu le jour. Elle croyait vraiment en notre projet — changer le monde sans armes ni pouvoirs."
Nolan acquiesça lentement.
— "Et regarde-nous… on a changé le monde. Mais à quel prix ?"
Le silence retomba.
Seuls les bruits lointains des drones de nettoyage brisaient la tranquillité du bureau.
Lola finit par se lever.
— "Tu sais, Nolan, malgré tout ce que tu traverses… tu restes le cœur de cette entreprise. Ne l'oublie pas."
Elle lui adressa un sourire sincère, puis quitta la pièce.
Nolan resta seul.
Son reflet dans la vitre lui renvoya l'image d'un homme que la ville croyait accompli.
Mais derrière ce reflet, un autre visage existait : celui du justicier blanc, né dans le secret.
Le soir tomba sur City Prime.
La grande maison des Park baignait dans une lumière douce.
Nolan entra, posa ses clés sur la table en marbre et se servit un verre.
La télé allumée diffusait les infos du soir.
Le journaliste parlait d'une voix grave, presque solennelle :
> "Cela fait maintenant trois mois que cinquante héros officiels ont disparu. Les familles réclament des réponses. Le gouvernement annonce une prise de parole imminente."
L'écran montrait des images de rues barricadées, de patrouilles de drones, d'affiches de héros portés disparus.
Nolan fronça les sourcils.
Le journaliste continua :
> "Selon nos sources, une organisation inconnue serait derrière ces disparitions. Le gouvernement n'a pas encore confirmé la rumeur du 'Chasseur de héros', mais plusieurs témoins affirment avoir vu un individu masqué dans les zones rouges…"
Nolan resta figé.
Chaque mot le rapprochait de ce qu'il savait déjà.
Il sentit le poids du secret sur ses épaules.
Une porte claqua à l'étage.
— "Chéri, je suis rentrée !" lança Jecica, joyeuse.
Il coupa instinctivement le son de la télé.
— "Je suis là, au salon !"
Elle descendit l'escalier, déposa son sac et l'embrassa.
— "Tu regardes encore ces infos déprimantes ?"
— "Juste un peu, histoire de suivre l'actu."
— "Tu devrais décrocher, Nolan. Tu travailles trop."
Elle lui caressa la joue avant d'ajouter :
— "Je vais prendre une douche. Et ensuite, je veux que tu m'aides à choisir une robe pour le dîner de samedi."
— "Promis."
Elle monta à l'étage.
L'eau de la douche se mit à couler.
Nolan ralluma la télévision en silence.
Le journaliste poursuivait :
> "Nous venons d'apprendre que le porte-parole du gouvernement va s'exprimer en direct d'un instant à l'autre. Il devrait évoquer l'avancée de l'enquête et les nouvelles mesures de sécurité."
Nolan posa son verre, fixant l'écran sans ciller.
Le logo du gouvernement s'afficha, suivi d'un décompte.
Pendant que l'eau coulait à l'étage, il resta immobile.
Le visage fermé, tendu.
Quelque part au-dessus du toit, un drone stationnait dans l'obscurité, son œil rouge braqué sur la maison.
