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Chapter 4 - épisode 3

Jecica sortie de la douche, tandis qu'une enquête avait été déclarée par le gouvernement.

Un communiqué exceptionnel avait été organisé.

Sur le devant de la scène, un homme en costume noir.

C'était le chef des Anti-Hyperno, et à ses côtés se tenaient deux héros reconnus : Iron Thunder et Z-Master, considérés comme les plus puissants du pays.

L'homme en costume se nommait Ozef Mbani — ancien soldat avant l'arrivée des pouvoirs.

Les flashes des photographes se reflétaient sur son visage fermé.

Il ajusta le micro, fixa la foule et dit d'une voix grave :

— "Mesdames et messieurs, bonsoir.

Je suis Ozef Mbani, Premier ministre, porte-parole du gouvernement et conseiller d'État pour les droits humains.

Cela fait déjà un mois que le taux de criminalité a considérablement augmenté dans un pays qui était redevenu stable après bien des épreuves…"

Assis dans leur salon, Nolan et Jecica regardaient le communiqué comme tous les foyers du pays.

Le feu crépitait doucement dans la cheminée.

Nolan soupira, agacé :

— "Ils disent des choses que tout le monde sait déjà…

Mais personne ne parle des zones où les héros du gouvernement ne mettent jamais les pieds.

Et encore moins du fait qu'ils étouffent les héros indépendants pour les forcer à devenir des héros d'État."

Jecica tourna la tête vers lui, le regard sévère.

— "C'est un peu plus compliqué que ça, Nolan.

Les héros du gouvernement sont encadrés : on connaît leurs identités, leurs limites, leurs faiblesses.

Les indépendants, eux, sont trop imprévisibles.

Certains usent d'une violence que le gouvernement ne peut ni contrôler ni justifier."

— "Tu ne vois pas ?" répliqua Nolan en se levant. "Les héros indépendants vont devenir la nouvelle monnaie du gouvernement.

Ils disparaissent les uns après les autres, alors ils laissent des héros comme Morice intervenir à leur place, faute d'effectifs."

Jecica se tut un instant, pensive, puis dit doucement :

— "Ce qui m'inquiète, c'est plutôt pourquoi ils disparaissent.

Il y en a déjà beaucoup trop.

Je reçois plusieurs dossiers en ce moment, des familles des victimes qui portent plainte contre l'État.

Selon le contrat des héros, le gouvernement est censé faire une annonce héroïque racontant leurs exploits…

Du moins, pour ceux qui ont atteint le niveau Alpha."

Un silence pesant s'installa.

La voix d'Ozef reprit à la télévision :

> "Le gouvernement prend ces disparitions très au sérieux.

Nous avons lancé une enquête interne en collaboration avec les autorités spéciales et la Coalition des Héros.

Aucune piste n'est écartée."

Son ton était froid, presque mécanique.

Les caméras balayèrent la salle de conférence : derrière Ozef, Iron Thunder et Z-Master gardaient la tête baissée.

Aucun mot.

Leurs regards semblaient lourds, presque coupables.

Nolan fronça les sourcils.

— "Regarde-les. On dirait qu'ils cachent quelque chose."

Jecica secoua la tête.

— "Tu vois le mal partout."

— "Non," murmura Nolan. "Je vois juste ce qu'ils veulent qu'on ne voie pas."

Il s'assit à nouveau, fixant l'écran sans cligner des yeux.

Ozef continuait :

> "Une force spéciale a été mise en place pour enquêter sur les incidents.

Cette unité, baptisée 'Chasse Zéro', aura pour mission de localiser toute activité suspecte, qu'elle soit héroïque ou criminelle.

Nous devons rétablir la confiance du peuple."

Nolan leva lentement les yeux vers la fenêtre.

Il se leva, s'approcha discrètement du mur vitré.

— "Tout va bien ?" demanda-t-elle en voyant son visage.

Il força un sourire.

— "Oui. Tout va bien…"

Mais dans son regard, c'était une autre vérité :

il savait qu'à partir de ce soir, quelqu'un les observait.

Morice avait été invité par Nolan à dîner chez lui.

Ce soir-là, la pluie frappait doucement les vitres, et une odeur de viande grillée emplissait la cuisine.

Mais quelque chose dérangeait Morice.

Dans le regard de Nolan, il y avait une lueur étrange — celle d'un homme qui cachait un lourd secret.

Morice le savait : Nolan était devenu ce qu'il haïssait le plus.

Un héros.

Même s'il n'en avait pas la certitude, il pressentait que la femme de Nolan ignorait tout.

Et il avait raison.

Depuis trois nuits, Nolan sortait discrètement de la maison, lorsque tout le quartier dormait, pour affronter des criminels.

Des criminels que même la police évitait — des êtres trop dangereux, trop puissants pour la loi.

Mais Nolan ne faisait pas ça par orgueil.

Il agissait parce que la justice avait des failles.

Dans ce monde, un héros n'avait le droit d'intervenir que s'il appartenait au gouvernement et qu'il avait déclaré son activité héroïque.

Nolan, lui, refusait d'être enregistré, surveillé, ou manipulé.

Alors il avait trouvé une faille :

Il ne s'en prenait qu'aux menaces de type 2, ces criminels assez dangereux pour justifier une réponse violente.

Nolan n'avait pourtant reçu aucune formation de combat.

Mais il avait convaincu Morice de l'entraîner — non pas pour devenir un héros, mais un justicier.

Chaque samedi, les deux hommes s'affrontaient dans un hangar abandonné, au bord du fleuve.

Les coups pleuvaient, les os craquaient, le sang coulait parfois.

Puis Nolan sortait, la nuit venue.

Sous son costume blanc aux coutures bleues, sa peau portait les marques des batailles.

Il se battait avec rage, sans douleur — la pilule Zéro nouvelle génération anesthésiait totalement ses nerfs.

Dans ses combats, la chair volait, mais il refusait de tuer.

Il brisait, il écrasait, mais il ne tuait pas.

Et pourtant… personne ne pouvait plus l'arrêter.

---

Cette nuit-là, la pluie tombait fort.

Les néons de la ruelle clignotaient dans la brume.

Nolan, costume au corps, avançait lentement, son bâton à la main.

Une silhouette sortit de l'ombre.

Ses yeux rouges brillaient comme deux lames de feu.

C'était Lofeso, le chasseur de héros.

Sa voix grave résonna dans la ruelle :

— « Je ne ressens aucune vibration de pouvoir venant de toi. Pourquoi un simple homme joue-t-il les héros ? »

Nolan resta immobile.

Il savait qu'il n'avait aucune chance.

Morice l'avait déjà affronté — et il n'avait survécu que par miracle.

Lofeso s'avança, ses pas faisaient résonner le métal des flaques.

Son corps semblait mi-humain, mi-draconien.

Des écailles noires recouvraient ses bras, et une odeur de mort flottait autour de lui.

Il était le cinquième être le plus dangereux du pays.

Mais Nolan ne recula pas.

Il fit un pas vers lui, serrant son arme.

Lofeso sourit.

— « Enfin, un homme. Dis-moi ton nom. »

Nolan resta silencieux.

— « Disons que je suis... »

— « Je vais t'appeler PRIME. »

La voix de Lofeso claqua dans l'air.

— « Tu es le premier héros sans pouvoir qui ose me faire face. Oui, je sais que tu sais qui je suis. Et pourtant, ton cœur ne tremble pas. Alors ce sera PRIME. »

La pluie continuait de battre le sol.

Nolan sentit un frisson — pas de peur, mais d'instinct.

Un gémissement monta du bâtiment derrière Lofeso.

Nolan regarda à l'intérieur.

Son cœur se serra.

Des dizaines de corps de héros jonchaient le sol, mutilés, éventrés, écrasés.

Leurs organes pendants, leurs têtes tranchées, et l'odeur du sang chaud emplissait l'air.

Des créatures à la peau pâle et aux yeux jaunes rampaient entre les cadavres, se nourrissant des chairs encore tièdes.

Lofeso, calmement, observait la scène.

Ses créatures dévoraient les héros qu'il venait de massacrer.

Puis il tourna la tête vers Nolan.

— « Tu as le choix. Continue à te battre contre les criminels et tu finiras comme eux. Mais si tu me laisses éliminer les héros surpuissants, je t'épargnerai quand nos chemins se croiseront. »

Nolan répondit, la voix tremblante :

— « Je vais te… »

Mais Lofeso le coupa, le regard dur.

— « Attention. Un mot de travers, et je t'arrache la tête. »

Un monstre s'approcha, le bras d'un héros coincé entre ses crocs.

Il regarda Lofeso, attendant un signe.

Lofeso hocha lentement la tête.

Un sourire se dessina sur ses lèvres.

— « Je te conseille de courir. »

Et soudain, la créature rugit.

Elle fonça sur Nolan à une vitesse inhumaine.

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